Alors que les exigences environnementales s’intensifient, la confusion entre réglementation sociale et engagement sociétal autour de la RSE dans le secteur du transport menace la compétitivité de nombreux acteurs logistiques. GETransports vous aide à lever le voile sur cette dualité et démontre comment une approche globale permet de répondre aux impératifs de la transition écologique tout en satisfaisant les nouvelles attentes des donneurs d’ordres.

 

Identifiez dès à présent les leviers concrets pour anticiper les échéances réglementaires de 2026 et transformez durablement vos obligations légales en un puissant moteur de performance économique !

La RSE dans le transport : mettons les choses au clair

Quand on vous dit RSE, vous pensez directement à l’écologie ? Laissons la de côté pour l’instant. Dans notre métier, RSE signifie d’abord Réglementation Sociale Européenne, et ce n’est pas une option éthique pour faire joli. C’est une obligation légale brute pour harmoniser le marché.

Cette réglementation verrouille strictement vos heures de volant et vos pauses obligatoires. Le juge de paix, c’est le chronotachygraphe qui surveille et moucharde le moindre écart. Pourquoi tant de rigueur ? Pour améliorer les conditions des chauffeurs et sécuriser nos routes. Cela garantit surtout que personne ne triche sur les prix en Europe.

Bref, cette RSE-là constitue le socle non négociable du transport. On ne discute pas la loi, on l’applique.

Les règles du jeu : focus sur les temps de conduite et de repos

Regardons les chiffres froids, car ils ne mentent jamais sur la conformité. Voici les bornes exactes que tout exploitant sérieux doit connaître par cœur :

  • Temps de conduite continue maximum : 4h30.
  • Pause obligatoire après 4h30 : 45 minutes (fractionnable en une pause de 15 min suivie d’une de 30 min).
  • Temps de repos journalier minimum : 11 heures consécutives.
  • Durée de conduite journalière maximale : 9 heures.

Plus d'informations

Règlementation Européenne sur les temps de conduite et de repos et l’utilisation des moyens de contrôle

Règlement social communautaire n°3820/85 du 20/12/85 modifié par le règlement n°561/06 du 15/03/2006, relatif aux temps de conduite et de repos

Durée de conduite journalière maximum : 9 heures entre deux repos journaliers successifs pouvant être portées à 10 heures deux fois par semaine civile.

Durée de conduite hebdomadaire maximum : Par semaine : 56 heures en 6 périodes de conduite journalière ou 6 jours maximum. Sur deux semaines consécutives : 90 heures.

Durée de conduite continue maximum : 4 heures 30 avec une interruption d’une fois 45 mn ou en deux périodes de 15 min minimum et 30 minutes minimum dans cet ordre.

ATTENTION : Les interruptions inférieures à 15 minutes sont considérées comme temps de conduite et non comme des périodes d’interruption de conduite et/ou repos.

Nota : Depuis le 1er Mars 2015 les temps de pause interrompant la conduite continue ne peuvent être enregistrés que sous le symbole lit (repos).

Repos journalier minimum : Simple équipage : 11 heures consécutives par période de 24 heures. Cette durée peut être réduite à 9 heures consécutives 3 fois par semaine. Le repos de 11 heures peut être fractionné en deux périodes de 3 heures ininterrompues minimum et 9 heures ininterrompues minimum, dans cet ordre. Le repos est alors de 12 heures. Double équipage : 9 heures consécutives par période de 30 heures.

Repos hebdomadaire : 45 heures consécutives, y compris le repos journalier, avec possibilité de le réduire à 24 heures (qu’il soit réalisé au domicile ou en dehors). Dans ce cas, une compensation doit avoir lieu avant la fin de la $3^{\text{ème}}$ semaine suivante, pris en bloc et rattaché à un repos d’au moins 9 heures.

Un repos de 45 heures devra intervenir toutes les 2 semaines.

La Pause – Ordonnance n°2004-1197 du 12 novembre 2004 : Chaque conducteur doit respecter une pause de :

  • 30 minutes, lorsque son temps de travail quotidien est supérieur à 6 heures,
  • 45 minutes, lorsque son temps de travail quotidien est supérieur à 9 heures,

La pause est fractionnelle en période de 15 minutes. La pause se définit comme le temps pendant lequel le salarié n’est pas à la disposition de l’entreprise et peut vaquer à des occupations personnelles.

 

Ces limites paraissent parfois lourdes à gérer au quotidien ? Elles empêchent pourtant la fatigue au volant et impactent directement la santé des transporteurs. Ignorer ces seuils vous coûtera une fortune en amendes, sans parler du risque pénal pour le dirigeant. C’est un danger économique immédiat pour votre structure. Avec la sécurité routière, on ne joue pas aux dés.

Au-delà de la loi : la RSE comme stratégie d’entreprise

Les trois piliers de la RSE stratégique

La RSE n’est pas une simple case à cocher administrative. C’est une démarche volontaire qui dépasse largement le cadre légal strict. Elle repose sur une vision globale articulée autour de trois axes et doit s’intégrer dans une stratégie complète.

  • Le pilier social : améliorer le bien-être des salariés et l’attractivité des métiers.
  • Le pilier économique : assurer la pérennité de l’entreprise tout en contribuant positivement à son territoire.
  • Le pilier environnemental : réduire l’impact écologique de l’activité (CO2, déchets, etc.).

Ces trois piliers fonctionnent ensemble. L’un ne va pas sans les autres.

Plus qu’une contrainte, un avantage concurrentiel

Voir la RSE comme un élément facultatif est une erreur. C’est en fait un levier de performance puissant. En l’ignorant, vous passez à côté de gains réels.

Une bonne stratégie renforce votre image de marque et fidélise vos clients durablement. Elle attire aussi les jeunes talents exigeants. Souvent, un service multi-compétences peut aider à atteindre ces objectifs RH. C’est bon pour la planète et pour le portefeuille.

La transition écologique du transport en action

Beau discours, mais concrètement, on fait quoi ? C’est bien là que le bât blesse souvent. Voyons comment la transition écologique prend forme sur le terrain.

Réduire les émissions : le nerf de la guerre

Le constat est brutal : le transport routier reste massivement dépendant des énergies fossiles. Dès lors, la réduction des gaz à effet de serre (GES) s’impose comme la priorité numéro un du pilier environnemental.

La première étape, la plus accessible, reste l’écoconduite et l’optimisation des itinéraires pour rouler moins et mieux.

Vient ensuite la transition des flottes de véhicules. Les alternatives existent : véhicules électriques, hybrides, ou roulant au gaz (GNV/BioGNV). C’est un investissement lourd, certes, mais absolument nécessaire pour l’avenir du secteur.

Des exemples qui inspirent

Des entreprises pionnières montrent la voie et agissent concrètement avec des actions comme :

  • Installation de bornes de recharge
  • Intégration de véhicules hybrides dans leur flotte
  • Soutien au covoiturage
  • Objectif ambitieux : un parc 100 % électrique d’ici 2027

Ces exemples prouvent que la transition est possible. Cela demande de la vision, de l’investissement et une volonté forte de la direction.

L’humain au cœur de la RSE transport

On parle beaucoup de camions verts et de CO2, et on a raison. Mais on oublie trop souvent que le transport, c’est avant tout des femmes et des hommes.

Le social : bien plus qu’une question de paie

Ne nous voilons pas la face : le pilier social de la RSE transport ne se limite pas à une case à cocher. C’est le socle même de la dignité, débutant par l’application rigoureuse de la Réglementation Sociale Européenne sur les temps de repos.

Mais il faut creuser plus loin. La qualité de vie au travail et la reconnaissance réelle transforment la pénibilité en engagement. Un conducteur respecté devient plus performant et fidèle à son poste.

Le secteur bouge vite, et même trop vite pour stagner. L’accès à la formation continue constitue un levier de sécurité et d’employabilité indispensable. Ce n’est pas une dépense comptable, c’est un investissement stratégique pour maintenir les équipes à flot.

Le rôle clé des groupements d’employeurs

Pour les entreprises, le groupement d’employeurs apparaît comme une solution d’une intelligence redoutable. Le principe est simple : mutualiser les besoins en personnel qualifié pour gagner une flexibilité administrative totale sans sacrifier la qualité du service.

En Nouvelle-Aquitaine, GETransports incarne cette dynamique avec brio. Ce réseau offre un service RH clé en main à plus de 50 entreprises adhérentes, mettant à disposition une centaine de salariés qualifiés prêts à rouler.

Côté salariés, c’est la fin de la précarité : un CDI unique pour une variété d’activités stimulantes. Ce modèle gagnant-gagnant, typique d’un groupement d’employeurs pour le transport et la logistique, répond enfin à la crise d’attractivité du métier.

La RSE dans le transport revêt une double réalité : obligation légale stricte et stratégie d’avenir indispensable. Qu’il s’agisse de respecter la réglementation européenne ou d’amorcer une transition écologique, les transporteurs doivent s’adapter. Allier conformité et responsabilité sociétale s’impose aujourd’hui comme la clé pour garantir la pérennité et la compétitivité du secteur.